Les Bruits de couloir
Compagnie Ouïe/Dire
UN SPECTACLE DE KRISTOF GUEZ, FRÉDÉRIC LE JUNTER ET MARC PICHELIN
Pour en savoir plus : http://ouiedire.com
Avec le soutien de l’ONDA et de l’OARA
« Quand il m’a été proposé de venir travailler dans l’hôpital psychiatrique de Fleury-les-Aubrais, j’ai tout de suite demandé d’être accompagné par le photographe Kristof Guez. Dans ce lieu où l’anonymat des personnes et le secret médical sont des règles sacrées, venir faire des photos peut paraître comme un non-sens. Le projet a été clair dès le départ : il ne s’agissait pas de photographier les personnes, mais les lieux. Les lieux vides, désertés, abandonnés où la présence des malades comme celle du personnel soignant devaient être suggérées. J’ai pour ma part tenté d’habiter les images de ses lieux avec le son. Les bruits de couloir est un objet double mais unique. Les photographies et les phonographies s’accompagnent, se complètent et se soutiennent comme nous nous sommes tous deux soutenus pour trouver un chemin dans cet univers riche et complexe. Internés volontaires, nous avons circulé dans les couloirs. Nous avons poussé des portes pour tenter de voir ce qu’il se passait derrière. Tout a été question de distance et de limite. Entre les patients et les soignants, il y a un espace dans lequel nous nous sommes immiscés. Parfois d’un bord, parfois de l’autre, souvent à la frontière entre les deux. Nous avons navigué entre le monde du travail et la vie des personnes hospitalisées. Il a fallu trouver la bonne distance au sujet. Il a fallu aussi savoir rester à distance. Borderline, ne pas franchir la ligne. Tout ici est question de frontière. Certains cherchent les limites de leur corps, d’autres les limites de leur chambre, d’autres encore les limites du temps. Nous avons cherché les limites des relations possibles. Nous avons souvent observé les choses dans notre coin. Nous avons parfois réussi à pénétrer dans l’espace intime. A force de patience, nous avons pu
nous fondre dans cet établissement et y découvrir une partie de ses multiples activités.
Nous avons fait un voyage modeste et fascinant que nous souhaitons prolonger avec ce spectacle. »
Marc Pichelin